Complément séance 2 Nouveau contexte mondial et Nouvelles théories de la croissance

Jamais le monde capitaliste n'avait connu une croissance identique à celle qui a marqué les années 1950-1973. La croissance prend fin en 1973 avec le premier choc pétrolier qui révèle les premiers dysfonctionnements de l'économie libérale et les blocages qui paralysent la société de consommation. Aussi est-on tenté de croire que la croissance a généré elle-même les conditions favorables au déclenchement de la crise qui a secoué le monde à compter des années 1970.

Elargissement de l’éventail des connaissances


Débat et enjeux :

Stimuler la réflexion des étudiants sur les nouvelles dimensions de la croissance relative au contexte du début des années 70 et au-delà.

A- UN NOUVEAU CONTEXTE ET DE NOUVELLES PERSPECTIVES FACE A LA CROISSANCE

1) Crise des hydrocarbures, énergie renouvelables

L’énergie devient un enjeu déterminant de la croissance dans la mesure où nous devons trouver de nouvelles énergies. Dans ce cadre, l’écologie prend une place importante ainsi que les industries écologiques de pointe qui vont fournir de nouvelles ressources renouvelables et constituent aussi des leviers futurs pour la croissance.

2) Critique de la croissance

L’accroissement de la productivité du travail a condamné en grande partie celui-ci, ce qui a pour conséquence l’apparition d’un chômage structurel, massif, de longue durée pouvant aboutir à l’exclusion ou à l’apparition d’un sous-salariat, mal payé et précaire. Il faut envisager aussi les conséquences de l’informatisation croissante des processus de production qui pose la question du rôle et de la place du travail manuel dans l’économie de demain.

On constate aujourd’hui une certaine stagnation de la croissance, et les expériences passées ont pu montrer qu’il n’y avait pas de liens directs entre croissance et emploi par exemple, ce qui dénote une perte d’incidence des facteurs de croissance sur l’emploi et la consommation.

3) Nouvelles théories de la croissance…

Pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès technologique est exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas mais le considère comme donné.
Les théories récentes cherchent précisément à rendre ce facteur endogène -c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient.

B) QUESTION : LA CROISSANCE PEUT-ELLE ETRE INFINIE ?

Enjeu : Penser la croissance après l’âge d’or économique.

Penser la croissance après l’âge d’or économique, c’est penser les nouvelles structures de l’économie et de nouvelles configurations pour la croissance. Les thèmes à développer sont l’informatisation, l’économie de la connaissance, la production immatérielle.

Les critiques écologiques sont révélatrices des dangers d’une croissance soutenue qui ne comprendrait pas son caractère multidimensionnel et ses effets.

Les critiques de la décroissance prônent un retour à des modes plus traditionnels de production ou de culture de la terre. Ils prônent une économie des ressources par une réduction des activités industrielles et de consommation.

Enrichir les indicateurs de la croissance signifie développer de plus en plus d’indicateurs de nature variée qui vont nous permettre de saisir véritablement le progrès authentique d’une société. Ce progrès n’est pas seulement productif et économique mais aussi culturel et social, politique. La croissance résulte d’un environnement politique stable, d’un niveau d’éducation élevé, d’une cohésion sociale, d’un niveau de santé en progression La république du Bhoutan a mis en place le bonheur national brut au lieu du produit national brut, pour signifier que le bien-être est un facteur de croissance de l’économie et de la société. On pourrait donc réfléchir sur les facteurs de croissance d’un point de vue économique et social.